Nombre croissant d’entre elles publient même des rapports annuels sur le développement durable, afin de documenter leurs efforts.
La mobilité mondiale, mais à quel prix ?
Malgré tous ses avantages, la mobilité mondiale a un prix élevé. Pour convaincre les employés de partir à l’étranger avec leur famille, les entreprises doivent leur offrir des incitations coûteuses, comme des vols réguliers vers leur pays d’origine ou la possibilité de vivre définitivement dans le pays de destination. En tant qu’êtres humains, nous apprécions notre confort et sommes souvent réticents au changement. Alors, pourquoi ne pas adoucir la situation en proposant à l’entreprise de gérer le déménagement complet de votre vie – votre mobilier et tout le reste – vers le pays de votre destination ?
Pour cela, un conteneur est nécessaire. Et bien que les navires porte-conteneurs soient la méthode d’expédition la plus économe en énergie, surtout par rapport au fret aérien, ils ne sont cependant pas les meilleurs. Le transport maritime est responsable de 3% des émissions mondiales, les navires porte-conteneurs étant l’un des plus gros pollueurs, beaucoup d’entre eux consommant encore du pétrole lourd.
Au-delà des émissions de CO₂, leurs eaux de ballast mettent en péril les écosystèmes, en relâchant des espèces étrangères. La pollution sonore nuit à la faune et à la flore marines. Les eaux usées polluent l’océan. Et nous avons tous vu les effets dévastateurs des marées noires.
Le changement climatique affecte les résultats des entreprises.
Une étude américaine a récemment chiffré le coût des émissions : 185 dollars américains par tonne de CO₂. Pour mettre les choses en perspective : en France, une tonne de CO₂ émise lors du transport est actuellement taxée à environ 65 dollars US / 48 dollars US. Combien cela ajoute-t-il au prix d’une mission ?
Prenons l’exemple d’un expatrié qui se rend de Paris à Pékin, avec sa compagne et ses deux enfants.
Un conteneur de 40 pieds pesant environ 10 tonnes, expédié de Paris à Pékin, émettra 3,14 tonnes de CO₂ (source : dhl-carboncalculator.com). En outre, l’expatrié et sa famille doivent prendre l’avion pour Pékin. Pour une famille de quatre personnes, ce vol émettra, à lui seul, 10,7 tonnes de CO₂ (source : myclimate.org). Ajoutez aussi la pollution du fret aérien sur cette distance, soit environ 1,34 tonne (source : carboncare.org ).
Sur une mission de trois ans, l’expatrié et sa famille peuvent rentrer chez eux six fois, ce qui représente 64,2 tonnes supplémentaires (source : myclimate.org). Si l’on ajoute la pollution due à impatriation, l’impact total est de 79,4 tonnes de CO₂. Ce chiffre ne tient pas compte des choix de mode de vie, comme les déplacements dans le pays d’accueil – pour le travail et le plaisir – et l’achat de friandises importées pour se rappeler le pays d’origine. De plus, en plus du confort que nous avons mentionné plus haut, il y a l’excitation supplémentaire de meubler une nouvelle maison dans un nouveau pays. Sans parler de l’impact environnemental sur la faune et la flore.
Pour mettre les choses en perspective : Un Français moyen émet 4,91 tonnes par an en 2019. En Chine, les émissions de CO₂ s’élevaient à 7,61 tonnes par habitant en 2019.
Comment les émissions peuvent-elles affecter votre programme de mobilité internationale ?
79 tonnes d’émissions de CO₂, cela peut sembler peu. Surtout si l’on considère l’impact environnemental global d’une entreprise. Mais voyons ce que cela signifie en termes de budget.
Si la France applique la taxe CO₂ de 65 dollars US / 48 dollars US sur les vols et le fret, une entreprise devra prévoir au moins 5.160 / 3.811 dollars US supplémentaires pour un expatrié et sa famille. Si le prix réel était appliqué – selon l’étude américaine (185 dollars US) – les coûts supplémentaires s’élèveraient à 14.685 dollars US.
Ces coûts sont actuellement pris en charge par les sociétés, mais les gouvernements rattrapent leur retard en matière de tarification du CO₂. À l’heure actuelle, les émissions dues au transport maritime ne sont pas taxées. Les secteurs du transport maritime et de l’aviation luttent avec acharnement contre les taxes environnementales, mais le vent est en train de tourner.
Lors du sommet de l’OMI au début du mois de juillet 2023, certains pays dont la France ont fait pression pour mettre en place une taxe de 300 à 400 dollars américains par tonne de pétrole lourd. La France a déjà introduit une nouvelle écotaxe, touchant les vols au départ des aéroports français. Les Etats-Unis viennent d’adopter une des législations les plus importantes en matière de climat et, si les démocrates reprennent la majorité au Congrès et conservent la Maison Blanche, une taxe sur le carbone constituera probablement la prochaine étape. L’Allemagne a introduit une taxe sur le CO₂ en 2021 et même la Chine a instauré un système de plafonnement et d’échange la même année.
Le paysage législatif évolue et il est probable que les prochaines années voient les privilèges accordés aux secteurs du transport maritime et de l’aviation diminuer et finir par disparaître.
À l’heure actuelle, les programmes de mobilité internationale ne sont taxés qu’indirectement – une taxe sur le carburant pour une voiture de fonction ou une taxe sur le CO₂ pour le chauffage de l’appartement d’un expatrié. Mais comme nous l’avons souligné plus haut, le changement est en marche. Et pour éviter d’être surpris par ces coûts, il est préférable de commencer de s’adapter dès maintenant.
Comment les entreprises peuvent-elles réduire leurs factures d’émissions ?
Pour en revenir à notre famille de quatre personnes, le vol lié à l’expatriation, les voyages d’aller/retour et le vol lié à l’impatriation ne peuvent être évités lors d’une affectation intercontinentale. Mais il existe des moyens de réduire l’impact environnemental global de la mobilité mondiale.
Ce qu’il faut prendre en compte, c’est le site lui-même. Une ville comme Lagos, par exemple, n’est pas idéale si l’on veut encourager les choix durables. Le manque de transports publics demande aux expatriés de disposer d’une voiture pour faire leurs courses, se rendre au travail et pour de nombreuses autres activités.
Il en va tout autrement à Paris. Avec ses transports en commun performants et ses magasins accessibles à pied, une voiture n’est qu’un moyen d’être bloqué dans les embouteillages. Vous voulez aller dans un parc ? Il y en a sûrement un à proximité, et si ce n’est pas le cas, il suffit de prendre le métro.
Comment encourager le développement durable chez vos collaborateurs ?
Outre les considérations environnementales et durables, les besoins et attentes des expatriés doivent être pris en compte. La flexibilité de votre programme permettra à l’expatrié de prendre plus facilement des décisions en matière de développement durable. Surtout s’il est incité à le faire.
Une option convient particulièrement bien aux missions continentales, notamment au sein de l’Union européenne. Si un expatrié est affecté de la France vers un pays voisin (par exemple, la Belgique), un vol n’est pas forcément nécessaire. Au lieu de verser à l’expatrié une somme forfaitaire pour son voyage, l’entreprise peut décider de lui payer un train pour rentrer chez lui et lui offrir davantage de possibilités de travail à distance. De cette manière, l’entreprise ne devra pas déménager toute la famille et l’expatrié pourrait passer plus de temps dans son pays d’origine, sans avoir à faire l’aller-retour tous les week-ends.
Une autre option viable consiste à encourager les expatriés à emménager dans un appartement meublé et à assumer les frais d’entreposage de leurs meubles dans leur pays d’origine. Au lieu de faire face au processus stressant d’un déménagement, les expatriés peuvent faire quelques valises, prendre l’avion et arriver dans un appartement déjà prêt. Comparé au devoir de planifier les dates de déménagement, faire les cartons, nettoyer, séjourner dans un ou deux hôtels, puis finalement arriver dans votre appartement, et faire la même chose à la fin de votre mission, ce ne semble pas difficile.
Proposez aux employés de prendre le train plutôt que la voiture et de payer le billet de train à la place. Si le train est ponctuel et propre (et souvent plus rapide), il évite d’être coincé dans les embouteillages. Le temps étant la ressource la plus précieuse, faire des choix durables et gagner du temps ne s’excluent pas mutuellement, comme vous pouvez le constater dans ces exemples.
Si vous souhaitez connaître les meilleures pratiques et introduire de la flexibilité dans votre politique de mobilité internationale, contactez AGS Relocation et nous serons heureux de vous accompagner dans tout changement que vous souhaitez apporter. En tant que Groupe international implanté dans le monde entier, nous apportons une connaissance approfondie de la législation et des facteurs économiques clés ainsi que de précieux contacts.