Elle s’inspire d’anciennes pratiques shintoïstes et bouddhistes qui font appel aux qualités curatives de la nature. Cette pratique apparaissait comme un remède à ce que les Japonais appellent le « Karoshi » (littéralement traduit par « mort par surmenage »). Il s’agissait essentiellement de réduire le stress et de renforcer l’immunité des travailleurs épuisés et déconnectés de la nature dans la jungle urbaine en expansion perpétuelle.
Pourquoi faut-il une bonne santé mentale ?
Suite à cette pratique, le gouvernement japonais a mené plusieurs études pour comprendre les avantages du temps passé dans les forêts. Les chercheurs ont constaté un impact positif considérable sur les personnes qui se baladaient sous la canopée des forêts. Les études ont montré une réduction du stress, une baisse de la tension artérielle et une amélioration de l’humeur des participants. Elles ont également révélé une augmentation des cellules tueuses naturelles (NK), qui renforcent l’immunité. Ce regain de cellules NK provient des phytocides (huiles essentielles) produits par les arbres et particulièrement bénéfiques pour lutter contre les tumeurs et les virus.
Grâce aux bains de forêt, les employés de bureaux japonais se sentent mieux dans leur peau et sont en meilleure santé physique. Il n’est donc pas étonnant que les sentiers de Shinrin Yoku aient commencé à apparaître dans les nombreuses forêts du Japon au cours des années 1990. En 2006, la forêt d’Akaisawa a été désignée comme centre de thérapie par la forêt, avec huit sentiers d’une longueur variant de 1,5 km à 3,5 km.
Alors, pourquoi ne pas étendre cette pratique ?
Les bains de forêt existent dans le monde entier, et ce bien avant que nous ne commencions à nous tuer à la tâche dans des bureaux éclairés par des lampes fluorescentes. Les Allemands ont deux mots qui peuvent désigner cette pratique : Waldbaden – littéralement, prendre un bain dans la forêt ; et Waldeinsamkeit – plus poétiquement, le sentiment que procure le fait d’être seul dans les bois.
Pourtant, la pratique est loin d’être omniprésente au sein des foules souffrant de karoshi. Dans une enquête récente sur l’indice de santé mentale, 41 % des personnes interrogées ont déclaré que leur santé mentale était soit « languissante », soit « en difficulté ». La situation est pire pour les femmes (44 %) et les jeunes, ces derniers déclarant que la technologie a un impact particulièrement négatif sur leur bien-être mental.
À l’inverse, l’étude a aussi montré que « les employés sont plus susceptibles de s’épanouir s’ils bénéficient d’un soutien en matière de santé mentale sur leur lieu de travail ». Ici, le mot « s’épanouir » est essentiel. Selon l’étude, les employés épanouis sont généralement plus productifs et moins enclins à quitter leur emploi. Vu la guerre des talents qui fait rage, la fidélisation des employés est vitale pour la réussite de l’entreprise. Surtout lorsque ces employés sont heureux, en bonne santé et productifs.
Qu’est-ce que la proposition de valeur de l’employeur (PVE) ?
À l’instar des assurances maladie, abonnements aux salles de sport et réductions accordées au personnel, les programmes de bien-être font de plus en plus partie des éléments constitutifs d’une proposition de valeur de l’employeur (PVE) solide. Plus une entreprise définit et fait connaître ses valeurs, plus la PVE doit s’aligner sur celles-ci.
C’est le cas d’un diffuseur et créateur de contenu européen bien connu. En juin 2023, le responsable des avantages sociaux du groupe a expliqué l’importance d’intégrer le bien-être à tous les niveaux de l’entreprise lors d’un webinaire en ligne.
« Nous aidons nos dirigeants à prendre conscience de l’importance du bien-être sur le lieu de travail », a-t-il déclaré.
Il parle aussi de réunir les équipes dans l’ensemble de l’organisation « pour créer une pratique plus holistique ». Cet aspect a été mesuré dans le cadre de l’enquête annuelle menée par l’entreprise auprès de ses employés, pour s’assurer qu’ils se comprennent bien, conformément aux autres scores d’engagement.
Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Une newsletter récente d’une agence britannique souligne que plusieurs entreprises mondiales tournent le dos au travail flexible, adressant des messages assez draconiens à leurs employés. Et ce, en dépit de leurs valeurs, prônant l’importance de leur personnel, leur flexibilité et leurs conditions de travail agréables.
Si vous souhaitez attirer et conserver les meilleurs talents, les aider à s’épanouir n’est qu’une partie de l’équation. La clé d’une PVE solide réside dans l’honnêteté des valeurs de l’entreprise et dans leur application pratique.
Le jeu des générations
Ce dernier point est particulièrement vrai pour la génération Z, qui représentera plus de ¼ de la main-d’œuvre d’ici 2025. Dans son rapport sur l’attraction de la prochaine génération dans le secteur bancaire, un auditeur du big-5 évoque la construction d’un objectif authentique et de favoriser l’impact social.
La « génération Z » est très engagée et bien informée sur les questions qui lui tiennent à cœur. « … et ils veulent – et attendent – un employeur qui partage leurs valeurs ». De plus, l’étude a révélé que la génération Z « gravite généralement autour d’entreprises qu’elle considère comme authentiques ou dignes de confiance ». Les entreprises qui ne respectent pas leurs valeurs risquent de perdre la confiance de toute une génération. Elles risquent donc de se priver des meilleurs employés, ainsi que de toute une série de clients potentiels.
Le rapport indique également que les entreprises devraient « dynamiser la culture par le bien-être, la flexibilité et la transparence ». Bien que le rapport soit axé sur le secteur bancaire, les conclusions couvrent tous les secteurs, la génération actuelle étant « beaucoup plus ouverte à la discussion sur ses problèmes de santé mentale ».
Ajouté au désir de trouver des entreprises de confiance, qui partagent leurs valeurs, le bien-être authentique des employés continuera certainement d’être un élément essentiel de toute politique d’entreprise pendant encore longtemps.
Comment créer une culture favorable au bien-être ?
Caroline Casey, fondatrice de « The Valuable 500, » partenariat mondial de 500 entreprises collaborant contre l’exclusion liée au handicap, propose les conseils suivants pour instaurer une culture favorisant le bien-être au sein de votre entreprise :
- Soyez vulnérable – Nous avons tous des hauts et des bas. Montrez à votre équipe que demander de l’aide est une source de force, partagez vos difficultés, cela leur donnera la permission de partager les leurs.
- Partez sans discrétion – Nous avons tous une vie bien remplie en dehors du travail. Qu’il s’agisse d’aller chercher les enfants à l’école, de faire du sport ou de s’occuper d’un proche. Quoi qu’il en soit, assurez-vous que votre équipe sache que vous prenez du temps pour votre vie en dehors du travail.
- Soyez informé – identifiez les ressources disponibles pour votre personnel et partagez-les de manière proactive. Assurez-vous de bien connaître vos équipes, suffisamment pour sentir si quelqu’un a une baisse de moral et lui indiquer le soutien auquel il a accès.
Créer une PVE authentique à laquelle vos employés peuvent faire confiance
La création d’une PVE authentique faisant du bien-être une priorité est un moyen d’aider vos employés à s’épanouir et votre entreprise à réussir. Nos consultants sont à votre disposition pour vous aider à déterminer comment les valeurs de votre entreprise peuvent soutenir votre PVE et gagner la confiance des meilleurs talents du marché.
En attendant, nous vous recommandons de goûter au Shinrin Yoku. En même temps, gardez un œil sur le « komorebi », un autre mot japonais décrivant la façon dont la lumière du soleil danse à travers la canopée des forêts. Cela ne manquera pas de renforcer le sentiment de bien-être que vous ressentez lorsque vous êtes au milieu des arbres.
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